Quelle est ma démarche?
Peut être vous demandez-vous ce que j'ai voulu représenter avec ces quelques morceaux d'argile façonnée?
Et bien voilà, il m'est très difficile d'expliquer ce que j'ai voulu dire en
faisant une sculpture, tout simplement parce que le fait de sculpter ne
résulte pas chez moi de la volonté de dire quelque chose mais plus
d'une sensation de la nécessité de faire, d'agir, de créer.
Quand je
m'assois à ma table de travail, je n'ai aucune idée du résultat final,
aucun croquis préliminaire. Au contraire, j'ai l'esprit vide et
attentif, mes doigts travaillent, mes yeux constatent, j'écoute la
courbe et l'accompagne, du moins, dans la mesure de mes capacités et de
ma lucidité du moment. Au final, c'est un peu comme si la matière
m'enseignait ses façons.
Une nouvelle sculpture est bien moins pour moi
un message à faire passer qu'un apprentissage riche de découvertes.
Même si l'esprit ou le style reste le même, les courbes jouent ensemble
d'une façon différente à chaque fois, à charge pour moi de savoir
atteindre dans la mesure du possible à l'élégance et à la justesse de
trait.
Depuis peu, je complète mon cheminement en dessinant sous divers angles chacune des sculptures déjà faite puis en modifiant le dessin jusqu'à ce qu'il représente ce que cette vue de la sculpture m'évoque. La principale règle du jeu bien sûr est de conserver au maximum la structure et les lignes dominantes dans le dessin final.